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Procès du saccage de l'Arc-de-Triomphe en 2018 : "Les gros poissons ne sont pas là"

Dix personnes sont jugées à partir de lundi à Paris pour le saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes", mais pas les principaux responsables, jamais retrouvés.

Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Scène d'affrontements entre les forces de l'ordre et certains manifestants autour de l'Arc de triomphe, en marge d'une manifestation des "gilets jaunes", le 1er décembre 2018. (YOAN VALAT / EPA)

Les images du saccage de l'arc de Triomphe et de de scènes insurrectionnelles, en marge de l'acte 3 du mouvement des "gilets jaunes", le 1er décembre 2018, avaient fait le tour du monde et suscité un vif émoi. Dix personnes sont jugées lundi 22 mars au tribunal judiciaire de Paris. Certaines pour dégradations. D'autres pour vol avec effraction. Mais même les juges d'instruction s'accordent dans leur ordonnance de renvoi à préciser que les principaux instigateurs n'ont pas été retrouvés.

À l'extérieur, des tags anti Macron sur les piliers du monument. À l'intérieur, des meubles détruits, une statue et quatre autres oeuvres endommagées. Si plus de 400 personnes avaient été interpellées, ils ne sont donc plus que dix à la barre, après deux ans d'enquête. Âgés d'une vingtaine et d'une trentaine d'années, ils  viennent de différentes régions de France et la moitié ont un casier vierge.

Les principaux responsables jamais retrouvés

La majorité d'entre eux contestent les faits ou reconnaissent un coup de pied dans une porte ou le vol de quelques objets souvenirs trouvés à terre quand ils sont entrés - pour s'y abriter - dans un monument qui était alors déjà saccagé, disent-ils. Les juges d'instruction eux-mêmes regrettent dans leur ordonnance que les instigateurs et principaux auteurs n'aient pas été identifiés.

Maître Véronique Massi défend l'un des prévenus. "Pour la majorité, ils essaient (à ce moment-là) de s'isoler, de se protéger comme ils peuvent, indique-t-elle. L'assaut a quand même été violent, il y avait des jets de pierres, et puis surtout de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre", poursuit-elle.  "En ce qui concerne la personne que je défends, il était asthmatique, il a trouvé refuge là où il a pu, dans l'escalier qui mène à l'Arc de Triomphe. Les gros poissons ne sont pas là", déplore l'avocate. 

"On va entendre les explications de personnes qui sont reparties avec des cartes postales, ou des Tour Eiffel suspendues au trousseau de clés en souvenir de cette manifestation. C'est peut-être de mauvais goût, mais ce sont ces profils-là qui vont être jugés devant le tribunal correctionnel."

Maître Véronique Massi

à franceinfo

S'il ne doit pas être politique cela reste un procès symbolique, commente l'avocat de l'association du patrimoine, qui s'est portée partie civile aux côtés du Centre des monuments nationaux qui avait déploré, après le saccage, un préjudice de 1,2 million d'euros.

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